/ 320
19. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Mais un démon, envieux du bonheur de la France, & la légereté, si souvent reprochée à notre Nation, vinrent troubler un si bel ordre ; les guerres sanglantes de Religion, absorberent les esprits pendant environ un siecle, & ne semblerent s’amortir que pour faire place au délire de l’imagination. […] Delà, cette effroyable multitude de Romans, qui firent trop long-temps les délices de la Nation, & qui gissent avec leurs Héros, tristement étendus sur la poussiere. […] Laissons là les mauvais, & demandons au petit nombre de ceux qu’on admire, quels services ils ont rendus à la Nation, & quel Citoyen est devenu meilleur en les lisant ? […] Tragiques François, quittez pour un moment le cothurne, & daignez me répondre : Ne vous vantez-vous pas d’être les Précepteurs de la Nation ? […] Les Grecs, cette Nation sage & polie, n’eurent garde de se deshonorer par une conduite si dure envers les talens : ils érigeoient des statues à leurs Poëtes tragiques, & distribuoient publiquement des couronnes aux excellens Acteurs.

/ 320