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127. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Chrétiens, vous est-il donc si nécessaire de sçavoir le monde, que vous deviez pour cela renoncer à votre salut ? […] Parce qu’on ne peut accorder ensemble le jeu et l’entretien d’une maison, on abandonne la maison, et l’on ménage tout pour le jeu ; on voit tranquillement et de sang froid des enfants manquer des choses les plus nécessaires ; on plaint jusqu’aux moindres frais, dès qu’il s’agit de subvenir à leurs besoins ; on les éloigne de ses yeux, on les confie à des étrangers, à qui l’on en donne la charge, sans y ajouter les moyens de la soutenir ; on ne les a pas actuellement ces moyens, à ce qu’on prétend, mais pourtant on a de quoi jouer. […] par tout ce qui n’a point de rapport au jeu, ou plutôt, fût-ce le nécessaire même, par tout ce qui peut servir au jeu, en le dérobant aux usages les plus essentiels. […] C’étoit, répond Saint Chrysostome, pour nous faire entendre que les choses même les plus nécessaires, celles qui nous touchent de plus près, et dont il semble que nous puissions moins nous passer dans l’usage de la vie, nous doivent être interdites, dès-là qu’elles nous font tomber en quelque sorte que ce puisse être, et qu’elles nous conduisent au péché. […] pouvez-vous souffrir une licence dont vous n’ignorez pas le péril, et qu’il est si nécessaire de réprimer ?

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