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72. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Et comme si dans l’un et dans l’autre mariage on avait voulu se préparer un moyen de cassation, Gervais et la Duclos se donnèrent par divers actes des domiciles dans différentes paroisses, et sous divers noms, afin de n’être pas arrêtés sur leur métier, en épousant dans une paroisse où ils n’étaient pas connus. […] Libertins et séducteurs de profession, plus adroits à tromper, plus exercés à l’intrigue, ils s’en feraient moins de scrupule, et en trouveraient plus de moyens. […] C’en est une des plus importantes de ne pas admettre une personne infâme à alléguer sa propre turpitude, et à se faire elle-même le procès, pour revenir contre son propre fait, et détruire son propre acte, par des moyens que sa mauvaise foi a préparés, afin de profiter de la cassation, pour favoriser sa débauche. Son inconstance, ou plutôt sa perfidie, son parjure, son libertinage, son infamie, forment un préjugé légitime contre elle, une présomption légale de la vérité qu’elle ose combattre, qui la rendent également indigne d’être crue et d’être écoutée : sans distinguer les moyens d’abus relatifs à certaines personnes, et les moyens absolus qui portent sur la nullité radicale de l’acte, on lui refuse toute audience.

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