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37. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

C’est une hérésie antichrétienne des plus manifestes, de la part de l’ultramontanisme, de vouloir s’ingérer dans les gouvernements de ce bas monde ; d’affecter une espèce de suzeraineté terrestre au-dessus de tous les trônes de la terre ; d’avilir les couronnes et les placer au-dessous de la tiare ; d’entretenir dans tous les Etats une foule de prêtres et de moines qui si souvent dans les affaires temporelles se montrèrent désobéissants envers l’autorité séculière ; d’entretenir enfin auprès des cours l’espionnage jésuitique des enfants de Loyola, afin de tâcher, par des moyens de corruption et par toutes sortes d’intrigues criminelles, influencer et régenter les ministres d’Etat, dans les opérations politiques qui ne doivent dépendre que de la volonté du prince. […] Elle a enfin poussé la barbarie, jusqu’à prétendre avoir le droit de relever les peuples du serment de fidélité envers le prince légitime, lorsqu’il est excommunié, d’inviter les sujets, leur ordonner même de désobéir à leur prince, de lui faire la guerre, de courir sus, de l’assassiner enfin, par trahison, faute d’autres moyens, et le tout pour la gloire de Dieu et l’intérêt de la religion, comme si le ciel avait besoin de crimes pour maintenir le vrai culte ! […] Un des meilleurs moyens que puisse employer le gouvernement, pour résister à la faction jésuitique ultramontaine et s’opposer à l’empiètement de l’autorité spirituelle du clergé, est de comprimer les intrigues et les cabales des congréganistes, si dévoués aux pères de la foi, et qui, par l’influence des coteries et des confréries, parviennent à obtenir toutes les places et tous les emplois ; il faut qu’il surveille autant qu’il est possible, les prêtres et les jésuites qui entourent les grands, excitent parmi eux les passions ambitieuses, et cherchent avec hypocrisie à fanatiser et à séduire toutes les classes les plus distinguées, ainsi que les moins éclairées, afin d’augmenter et de fortifier le pouvoir de l’autorité spirituelle. […] Cette chambre, en effet, devrait être à juste titre, cassée, annulée et renouvelée, attendu que les dernières élections sont presque généralement illégitimes et illégales, tant elles ont été frauduleuses, et opérées par des moyens machiavéliques, dont l’immoralité politique a été si publique et si scandaleuse, que le ministère actuel a désapprouvé lui-même cette immoralité, mais sans avoir encore réparé cette injustice manifeste ; on sait d’ailleurs que de telles manœuvres, ont été commises par l’influence des principes du jésuitisme, qui enseignent que tout est permis, les crimes même, pour arriver à ses fins.

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