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20. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Il ne rend pas la même justice à Marie Stuard : c’est que Marie étoit catholique, & qu’Elisabeth qui la fit mourir étoit protestante, ou plutôt n’avoit point de Religion : voilà le crime, voilà la vertu. […] Est-ce le préparer à bien mourir, que de s’occuper volontairement d’un adultere, au moment qui précéde la mort ? […] Cette gloire dura peu : à peine Charles II, dont Cromwel avoit fait mourir le pere, fut-il monté sur le Trone, qu’il fit exhumer le cadavre, & le fit porter au gibet. La nation vit pendre les ossemens de celui qu’elle venoit d’enterrer en Roi par l’ordre du fils de celui qu’elle avoit fait mourir comme tiran, & hérétique : opération inutile. […] Ce nouveau Roi mourut peu de tems après, on lui substitua Isabelle sa sœur, qu’on maria avec Ferdinand Roi d’Arragon.

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