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119. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

On ne trouve dans les traductions l’ordonnance, les attitudes, les couleurs, les beautés ni les défauts de l’original : trop littérales, elles trahiroient le poëte & sa gloire, par des expressions, des métaphores basses dans notre langue, quoique nobles, dit-on, en anglois, où il n’y a point de mots bas. […] Ce discours distingue deux sortes de modesties, l’une bonne, qui rougit du mal, qui a honte de l’indécence, selon le mot de ce philosophe, à qui on reprochoit sa timidité. […] Rôles insipides & effrayans, mais faciles à jouer : il n’y a qu’à marcher enveloppé d’un linceul, sans dire un seul mot, ni faire aucun geste. […] La barbare fureur des duels est encore plus insensée : les personnes les plus distinguées courent pour un mot, un misérable point d’honneur, donner la mort ou la recevoir. […] L’auteur par des jeux de mots se moque des poẽtes comiques : leurs drames sont si froids que les feuilles de leurs livres découpées en flocons, servent de monceaux de neige.

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