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369. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Au contraire, il a donné la mort, pour ainsi dire, à toute sorte d’homicides par ce seul précepte : « Tu ne tueras pas.» […] Que tandis que vous étiez là, le temps s’est passé, la mort s’est approchée. Voyez qu’elle se moque de vous, et qu’elle vous appelle à sa danse, en laquelle les gémissements de vos proches serviront de violons, et où vous ne ferez qu’un seul pas de la vie à la mort, et du temps à une éternité de biens ou de peines. » Voilà les antidotes que saint François de Sales veut que l’on oppose aux plaisirs et aux impressions des danses et des Comédies les plus honnêtes : voilà les conditions sous lesquelles il en tolère l’usage. […] Et pour marque que ce grand Prélat n’approuve point par sa conduite ce qu’il condamne si formellement dans son Rituel, il n’y a qu’à se souvenir de la manière dont il en usa à l’égard d’un célèbre Comédien, dont une mort funeste arrivée sur le Théâtre, fut la catastrophe terrible de sa dernière Pièce, et qu’il ne voulut être inhumé que la nuit, et à la façon des Huguenots, nonobstant toutes les sollicitations qui lui furent faites alors. […] Les plus justes sont obligés de se mortifier dans le Carême ; et l’Eglise même, cette chaste Colombe, est plongée en ce saint temps dans le deuil et dans les pleurs, tant pour la mort de son Epoux que pour les crimes de ses enfants ; et les Comédiens auront le privilège de se réjouir et de réjouir les autres durant tout ce temps ?

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