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272. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Je ne sais si l’on peut plus vivement et plus ingénieusement peindre et le mérite personnel de Roscius et la bassesse de sa profession : « Cum Roscius artifex hujusmodi sit, et solus dignus videatur qui in scena spectetur, tunc hujusmodi vir probus, ut solus dignus videatur qui eo non accedat. » Je ne puis m’empêcher de rire quand j’entends l’éloge de la comédie sur les leçons de morale qu’elle débite et les exemples de vertu qu’elle donne. […] L’histoire de la Bible, la vie du Sauveur, sa mort, sa résurrection, son ascension, les actes des Apôtres, les actions des Saints étaient mises sous les yeux élégamment pour le temps, quoique grossièrement pour le nôtre, avec une simplicité et une naïveté touchante, qui valait bien nos raffinements, nos pointes, notre luxe, et surtout les galanteries, les friponneries, les fureurs, la morale lubrique, en un mot, le pompeux étalage de tous les vices, qui fait le fond de toutes nos scènes.

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