La Comédie qui avait été instituée pour corriger les vices des hommes, et pour réformer les mœurs, servit bientôt à les corrompre par l’abus que l’on en fit, et par les choses licencieuses qu’on y mêla : Mais qu’y a-t-il que les hommes ne puissent corrompre, puisqu’ils abusent de ce qu’il y a de plus saint dans la Morale et dans la Religion, pour favoriser leur libertinage et leurs erreurs ? […] Les Lacédémoniens, qui se piquaient d’une morale si austère, ne voulurent jamais laisser introduire dans leur République l’usage de la Comédie, de peur qu’elle n’amollît les courages, et qu’elle n’altérât la pureté des mœurs. […] Les danses, la symphonie, les spectacles, les vers tendres et passionnés n’inspirent que des sentiments profanes, et directement opposés aux maximes de la Morale Chrétienne, puisque le but de la Comédie, et la principale intention des Comédiens est de donner du plaisir en remuant les passions, et principalement celle de l’amour ; car c’est celle qui règne davantage dans les Comédies ordinaires.