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41. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

De plus, un Ouvrier ne va point dans une Assemblée se montrer en habit de travail : il faudra prendre plus souvent ses habits de Dimanche, changer de linge plus souvent, se poudrer, se raser ; tout cela coûte du temps et de l’argent. […] La femme de M. le Châtelain ne voudra pas se montrer au Bal, mise comme celle du Maître d’Ecole, [elle] s’efforcera de se mettre comme celle du Châtelain. […] Quant aux Tyrans, on n’en a besoin nulle part : il suffit de les montrer ; et vous n’ignorez pas les motifs qui portent nos Auteurs à les produire sur la scène : c’est pour en faire l’objet de l’exécration publique, et quelque bien établie que soit à Genève la haine de la Tyrannie, il n’en est pas moins sage de justifier, de nourrir et de fortifier cette haine par les tableaux des horreurs que les Tyrans ont su commettre.

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