Le second jour Garrik monta sur un théatre, & récita une ode de sa façon, à l’honneur du Corneille Anglois, dont la musique exécuta les strophes à mesure. […] il a fait ailleurs le même badinage ; en arrivant dans une ville, il va trouver le premier acteur, ou actrice, lui demande son rôle, & deux heures après monte sur le théatre, & le joue ; c’est le plus excellent pantomime, il contrefait tout le monde, avec la plus grande facilite. […] Quand Justinien fut monté sur le trône, il eut la foiblesse, à la sollicitation de Theodora, d’abroger cette loi, & d’en porter une autre par laquelle il permît aux Sénateurs d’épouser des actrices, pourvu qu’elles se convertissent. […] L’opéra est pitoyable ; les dieux descendent à cheval sur une poutre ; les diables montent de l’enfer par une échelle : le soleil est une lanterne de papier huilé : il y a toujours un bouffon (espece d’Arlequin) appellé Gratioso, qui, au milieu des plus belles scenes, interrompt les acteurs pour dire quelque impertinence : on a le mauvais goût d’en rire : on souffre dans le parterre la plus vile canaille, qui sifle, fait du bruit, &c.