Chrysostome a plus fortement & plus souvent que les autres tonné contre le théatre, parce qu’il a été plus à portée d’en voir les désordres a Antioche & à Constantinople, les deux villes du monde où ils ont le plus régné depuis que le Christianisme est monté sur le trône des Césars, malgré la piété des Empereurs & leur zèle à le réformer. […] Vous y perdriez votre argent, vous feriez perdre leur ame ; car si ceux qui montent sur le théatre n’y avoient rien à gagner, il y a long-temps qu’ils l’auroient abandonné. […] Pourquoi donc faites-vous monter sur le théatre, pourquoi honorez-vous, pourquoi comblez-vous de présens de misérables débauchés, coupables d’un scandale & d’une séduction que vous châtiez ailleurs ? […] Ce sont deux hommes montés sur des chevaux fougueux, dont l’un sait le dompter, en fait ce qu’il veut, & s’en sert utilement dans ses voyages ; l’autre s’en laisse emporter à toute bride, en est renversé & brisé.