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38. (1761) Epître sur les spectacles « Epître sur les spectacles » pp. 3-14

A sa main jadis rude, aujourd’hui satinée, Pour de bonnes raisons si souvent savonnée : A son air, à son geste, à ce regard mutin, A ce joli sourire, à cet air libertin, Sous un nom emprunté je reconnais Victoire, Elève d’un Couvent d’une illustre mémoire, Des bras de la Paris un Abbé l’enleva ; Au faîte des grandeurs un Comte l’éleva ; De Varenne parée en pompeux équipage, Du luxe de nos jours fut la brillante image : De même que l’insecte une fois papillon, Ne jouit qu’un instant de sa belle saison, En un jour élevée, en un moment déchue, On la verra bientôt barboter dans la rue. […] Vengeant sur ton sofa les Français opprimés, Plus que tous nos vaisseaux nuisible à l’Angleterre, Dans le sein de la Paix leur déclarer la guerre :  C’est ainsi qu’à Paris au milieu des Plaisirs, Vivant sans embarras, sans projets, sans désirs ; Du tableau du Moment variant la journée, J’attendrai désormais la fin de chaque année.

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