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33. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Ce Prince toujours semblable à lui-même, d’abord lié avec Auguste contre Stanislas, ensuite avec Stanislas contre Auguste, avec la France contre l’Empereur contre la France : ce Prince étoit de tous les partis & n’étoit d’aucun ; il n’en a jamais eu d’autres que celui de son intérêt, & de l’intérêt du moment. Un vrai politique a de plus grandes vues, & n’a pas besoin de changer à tous moment d’opération & de dessein. […] Dans un moment favorable pour s’emparer d’une province, une armée de diables se presente pour la défendre, nous sommes assez foible pour croire que c’est une injustice, & craindre l’enfer. […] Je saisis ce moment pour m’emparer de la Silésie, malgré la Pragmatique que j’avois garantie. […] J’ai été souvent surpris ; j’ai été au moment d’être écrasé, mais j’ai tout réparé ; ma constance, mon opiniâtreté sont venues à bout de tout, & je me suis fait une réputation glorieuse & un état honnête ; j’ai dû beaucoup au hasard.

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