Dans la vérité, les meilleurs poëtes écrivent mal ; Moliere n’a qu’une conversation bourgeoise, souvent de harangere ; Quinault ne donne que des fadeurs de galanterie : ou le loue de ce qu’il sait choisir des mots mélodieux propres a la musique qu’il répete à tout moment ; Crébillon est dur, enflé, sombre, hideux, à quelques vers près, saillans & sublimes, Corneille n’a que du verbiage ; demandez-le aux commentateurs ; Racine & Voltaire sont les deux qui soutiennent mieux l’élégance, la décence, la correction du style : je ne parle pas de la religion ni de la vertu. […] Ce n’est pas un héros comme dans l’Enéïde, l’Odissée, la Jérusalem délivrée ; c’est une seule de paladins & de paladines qui passent le merveilleux de tous les romans, qui voyagent, qui combattent en insensés, vont dans un moment des Indes en France, de la Tartarie en Ecosse.