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396. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Sparte seule pouvait être digne de l’attirer ; les Loix trop rigides de Licurgue, & les mœurs sauvages de ses habitans, l’en éloignèrent toujours, ou l’empêchèrent d’atteindre à la perfection où la portèrent les Athèniens. […] Ils ont soutenu avec force qu’elle corrompait les mœurs, & causait des désordres infinis. […] « Avec la douce voix & le venin emmiellé des chants, sons & accords voluptueux de ses instrumens, elle enflamme la luxure & les désirs déréglés, & ôte toute force & vertu à l’esprit, & le corrompt en toute lasciveté & délices ; elle pervertit les bonnes mœurs, incite impétueusement les cupidités & affections dèshonnêtes ». […] On m’accuserait de vouloir insulter les Musiciens d’aprésent, que je me fais gloire d’estimer, & qui réunissent, pour la pluspart, les talens aux bonnes mœurs.

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