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3. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Il est donc évident que, dans son origine, dans ses progrès et dans son parfait établissement, la Comédie Grecque se proposa toujours le même but, qui était la critique et la correction des mœurs. […] Quoique malheureusement elle ne soit pas parvenue jusqu’à nous, nous savons, par le témoignage de Cicéron et de Pline second, que les Comédies de Roscius et de Virginius étaient des modèles irréprochables pour la correction des mœurs. […] Cependant, au travers de ces taches, on voit briller dans l’un et dans l’autre des traits éclatants de lumière qui ont pour objet la correction des mœurs. […] Il est donc vrai que l’on peut appeller le Théâtre moderne, dans son commencement, le triomphe du libertinage et de l’impiété, et depuis sa correction, l’Ecole des mauvaises mœurs et de la corruption ; d’où l’on peut conclure que le motif des Grecs, de critiquer pour corriger les mœurs, adopté et suivi par les Latins, a été entièrement abandonné par les modernes. […] Si nos modernes ont introduit le mauvais exemple, et souvent même le scandale jusque dans la Comédie de caractère, qui est la plus instructive et la plus propre à la correction des mœurs, il faut convenir qu’il est absolument nécessaire de réformer le fond de notre Comédie, soit d’intrigue, soit de caractère.

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