Ce n’est pas, mes frères, que nous prétendions faire l’apologie sans restriction de tout ce qu’on joue sur nos théâtres ; nous savons que les mœurs n’y sont pas toujours respectées. […] Il y a, je crois, une immense distance entre la sévérité des mœurs françaises et la licence des mœurs italiennes. […] St Thomas, le plus célèbre de vos docteurs, que vous avez surnommé l’ange de l’école à cause de l’excellence de sa doctrine et de la pureté de ses mœurs, s’exprime ainsi : « Le divertissement étant quelque fois nécessaire à l’entretien de la vie humaine, l’art des comédiens n’est pas défendu. » (Tom. 2. 2. 9. 168 ad. 3) Ce saint docteur ajoute : « On lit dans la vie des saints que Saint-Paphnuce eut révélation qu’un comédien jouirait avec lui dans le ciel du même degré de gloire que lui. » Saint Antoinen s’exprime encore plus clairement. […] Le clergé de France a eu près d’un siècle la direction du théâtre, et jamais le spectacle ne fut plus mauvais ni plus dangereux pour les mœurs que sous sa direction.