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18. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

L’inclination générale des hommes pour le merveilleux, ainsi que leur irréflexion et la faiblesse de leur entendement, de tout temps donnèrent aux ministres des cultes religieux, l’espoir, flatteur pour leurs intérêts, de parvenir facilement, à subjuguer le commun des hommes et à effrayer les âmes faibles et les ignorants, en égarant leur raison, par les vaines terreurs de la superstition. […] Les ministres des anciens cultes religieux, savaient bien aussi que plus les hommes sont instruits de leurs devoirs et de leurs droits légitimes, plus ils sont civilisés, plus ils sont éclairés, et moins ils sont susceptibles d’être dupés et rançonnés, moins il est facile de soumettre leur esprit aux croyances absurdes de la superstition, si contraires au bon sens et à la raison. […] Je répéterai d’abord qu’on doit être maintenant bien convaincu, que le désir d’acquérir des richesses fut toujours, dès la plus haute antiquité, le principal mobile des actions de tous les ministres des cultes religieux ; il fut le motif et la base fondamentale de leur doctrine, de leurs dogmes et de leurs intrigues ambitieuses. […] Ils se décidèrent en conséquence, et malgré les réclamations du bon sens et de la raison, à proclamer l’existence idéale d’un Dieu véritablement formé à leur image, c’est-à-dire d’un dieu jaloux, exigeant, vengeur, irascible et cruel, d’un Dieu inexorable enfin lorsqu’il est offensé, mais qu’on pouvait cependant très facilement fléchir par la soumission aux ministres du culte et surtout par des présents et des victimes. […] Il est temps que les ministres d’état et tous les agents de l’autorité souveraine, pratiquent eux-mêmes la morale évangélique, cette sublime morale basée sur l’équité.

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