Ainsi la Tragedie & le Balet sont deux sortes de Peintures, où l’on met en veüe ce que le Monde ou l’Histoire ont de plus illustre ; où l’on déterre, & où l’on étale les plus fins & les plus profonds mysteres de la Nature & de la Morale, & tout ce qui peut nous estre inconnû, soit par le reculement des temps, soit par l’ignorance ou par le peu de curiosité de nos Peres. […] Ainsi le Balet est necessairement entendu par ce mot de demonstration, puisque non-seulement il consiste dans une action externe & toute évidente, mais que de plus il exprime, il peint & met devant les yeux les choses qu’il dance. […] Vn certain je ne sçay quoy, un talent plus perceptible qu’exprimable, de lier des rubans, de faire des neuds, de donner l’air à une coeffure, en sorte qu’avec toute l’égalité possible qu’on observe, ils se distinguent toûjours de tous les autres, & sont toûjours mieux mis, quoy qu’ils ayent absolument tout égal.