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425. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

S’ils veulent parler de la religion, ils ne peuvent mettre en scone que les prêtres de Jupiter, d’Apollon et de Céres, des Druides, des Bonzes et des Bramines. […] On y déchire la perruque d’un commissaire ; on y met Sangsue aux prises avec Brigandeau ; mais on ne peut présenter un curé respectable à la vénération qu’il doit inspirer, ni exposer un prêtre fanatique à l’opprobre qu’il mérite8. […] On sait que les Anglois éclairés mettent la liberté du théâtre au même rang que la liberté de la presse28. […] Les entrepreneurs des Bleuettes trouverent la solution de ce problème ; ils se soumirent aux mêmes entraves que les Beaujolois, et de plus ils mirent une gaze entre eux et les spectateurs. […] Pendant plusieurs années on a joué aux Associés toutes les pieces du théâtre François, sous d’autres titres : Le Pere de Famille, s’appeloit les Embarras du ménage, Béverley, la Passion du Jeu, Zaïre, le Grand Turc mis a mort, et le peuple suivoit tellement ce spectacle, qu’en peu d’années les directeurs, qui avoient commencé sur des treteaux, ont a été en état de faire bâtir une assez jolie salle.

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