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178. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Il n’y a de nouveau que le nom de Flore, car ce n’est qu’un recueil de recettes qu’on trouve dans un grand nombre de livres, on a cru piquer la curiosité & donner la vogue, par un long titre : il a mis pour Epigraphe des vers de Boileau, dont le choix n’est pas heureux ; ce poëte dit, en parlant de l’Idille, Art. poët. […] Sara, Rebecca, Rachel, Debora, Ruth, ne se fardoient point ; Judith déploya bien des bijoux pour ses parures, jamais ni rouge ni blanc ; Esther étoit indifférente pour toutes sortes de parures, & ne mit que ce qu’on lui donna, mais point de fard. […] On voit des hommes se respecter assez peu eux-mêmes pour se mettre cette futile parure, & puérilement regarder comme une faveur la punission de les placer sur le visage d’une actrice. […] Je vis ce recueil, une seule année avoit fourni plus de huit cents especes de rubans, outre les couleurs dont les nuances & les combinaisons sont infinies ; on y met tout ce qu’on veut, des fleurs, des fruits, des animaux, des hommes. […] C’est une affaire d’état pour les femmes que le choix de la place où elles doivent se mettre, au bal, aux spectacles, à l’Eglise, à table, au jeu, dans les compagnies, pour se ménager un jour favorable.

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