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152. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Feijoo pour la sienne, qui lui fait dire que Rome n’a produit qu’un Ciceron, au lieu que l’Espagne a produit deux Seneques, & que si tant de personnes mettent Virgile au dessus de Lucain, ce n’est qu’à cause que Lucain étoit Espagnol, & que toutes les autres Nations sont envieuses de la gloire de l’Espagne. […] Quand on s’apperçut que ces Piéces étoient monstrueuses, on en voulut faire de plus regulieres, & on y mit des Chœurs, pour pouvoir dire qu’elles étoient à la maniere des Grecs : mais cette maniere etoit bien ignorée des Poëtes qui travailloient alors. […] Je vais montrer dabord que nos voisins ont été enfin obligés de mettre plus de régularité dans leurs Piéces Dramatiques : je ne parlerai point de leurs Comédies ; qu’aurois-je à dire de celles de l’Italie ? […] Je vais encore le faire connoître, par une Piéce entiérement à eux, & qui est mise au nombre de leurs meilleures ; c’est celle de Dryden sur la mort d’Antoine & de Cleopatre. […] Ils mettent, dit-il, tout leur esprit dans leur Cérémonial, & manquent de ce génie qui anime notre Théâtre ; ils sont très-corrects, & nous endorment, de même que ceux qui dans la Société ne savent faire que des civilités, sont fort insipides.

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