Les Ediles chargés de donner les Jeux, & qui achetoient les Piéces, devoient bien payer les bons Poëtes : il ne paroît pas cependant que les meilleures Piéces ayent fait la fortune des Auteurs, puisque Plaute étoit obligé pour vivre de louer ses bras à un Boulanger, & que l’amitié des Grands que Térence avoit tant cultivée, loin de l’empêcher de tomber dans la misere, l’y conduisit. […] On est surpris de voir les Romains obligés de recourir aux antiques Comédies ; le siecle d’Auguste ne leur en avoit point procuré de meilleures. […] En rassemblant les noms de tous les Poëtes anciens qu’on sait avoir composé des Piéces de Théâtre, on forme une liste chez les Grecs bien plus nombreuse, que celle que peuvent fournir les Romains : celle-ci cependant est encore assez nombreuse pour nous faire voir, que depuis Andronicus jusqu’à Quintilien, les Piéces de Théâtre ne manquerent pas à Rome ; & de tant de Piéces, le seul Thyeste de Varius, a mérité de Quintilien cet éloge, qu’il étoit comparable à la meilleure des Tragédies Grecques.