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208. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Les Historiens remarquent que Catherine montoit parfaitement un cheval, qu’elle avoit la jambe belle, & qu’elle affectoit de la faire voir comme les Danseuses de l’Opéra, en portant des habits fort courts, en s’habillant en homme, sur-tout en mettant attentivement ses jambes sur le pomeau de la selle de son cheval, & n’en chevauchoit pas moins bien sur la haquenée comme le meilleur Ecuyer . […] Elles avoient dans leur voyage dansé, chanté, fait l’amour, donné par tout des fêtes brillantes, des ballets, des mascarades, des comédies, moins bonnes sans doute que celles de Moliere, mais les meilleures du temps : c’étoit leur exercice ordinaire, & la belle éducation qu’elles avoient reçue par les soins de la Reine, qui vouloit les faire monter avec honneur sur la scene. […] Le meilleur temps qu’elles aient eu, c’est quand elles étoient filles ; car elles avoient leur libéral arbitre pour être Religieuses de Venus ou de Diane, pourvu qu’elles eussent la sagesse & l’habileté de ne pas devenir enceintes.

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