Il secoua le joug, & composa contre eux des satyres les plus ingénieuses à la vérité, mais les plus ameres & les plus indécente, qui condamnoient ses meilleurs amis, tant le théatre fait perdre aux meilleurs cœurs, les sentimens les plus justes de respect, d’amour, de reconnoissance, aussi bien que les vertus chretiennes. […] Outre plus de 1200 pieces dont on a fait grace au public, il y en a 25 Vol. dont chacun en contient 12, où Moliere, Corneille & tous nos autres Oracles du Parnasse ont puisé à pleine main sans dire mot, ainsi que dans Calderon, opulence bien supérieure à la pauvreté & à l’ostentation de nos François qui n’ont que trois ou quatre Drames par tome, étalés & allongés par des vignettes, des culs de lampes, des marges, des entre-lignes qui tiennent les trois quarts de la page & n’entendent pas l’ouvrage meilleur. […] L’Abbé de Voisenon, dont nous avons souvent parlé, étoit si entousiasmé du Théatre, que l’Almanach des Spectacles 1777 rapporte que Voltaire lui ayant lu sa Mérope, cet Abbé transporté s’écria : c’est un chef-d’œuvre dramatique, c’est la meilleure de vos Tragédies.