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51. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

C’est à eux qu’on peut dire avec le Prophète : Si vous regardez Baal comme votre Dieu, attachez-vous à lui, suivez ses maximes, adoptez ses loix, prenez part à ses fêtes sacriléges : si Baal Deus est, sequimini illum. […] A Dieu ne plaise que je profane la sainteté de la Chaire Evangélique, en citant ici les maximes insensées qu’on débite au théâtre sur l’usage des passions, sur l’amour des plaisirs, sur l’emploi de la jeunesse. Les personnes qui ont eu le malheur de fréquenter les Spectacles, savent mieux que moi que ces maximes sont la corruption même, réduite en art & en systême ; & celles dont les oreilles n’ont pas encore été souillées de ces discours anti-Chrétiens, n’ont rien de plus à désirer que de les ignorer toujours. […] Le langage de la vertu leur est toujours étranger ; & lorsqu’ils en débitent les maximes, lorsque dans certaines pièces ils osent prendre les noms & les personnages des Saints ou des Prophètes du Seigneur, il me semble entendre ce Dieu terrible qui leur dit : Méchant, pourquoi oses-tu parler de mes commandemens, & pourquoi mon nom se trouve-t-il sur tes lèvres impures ? […] Jusqu’ici, mes Frères, je n’ai considéré le théâtre que du côté de sa morale & de ses maximes, & je crois avoir suffisamment prouvé que sous ce point de vue, il mérite plus que jamais les anathêmes de l’Eglise & l’horreur des véritables Chrétiens.

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