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181. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Nous l’avons vu ailleurs ; mais ses sarcasmes & ses détours sont très inutiles ; & l’irreligion qui a dirigé le pinceau, qui ne fait que tous les Etats gémissent d’avoir de mauvais sujets ; la Magistrature, d’avoir de mauvais sujets ; la Magistrature, le service militaire en sont-ils moins respectables ? […] C’est bien au Théatre & au Parnasse a reprocher les mauvaises mœurs, comme si personne étoit plus dépravé que les Comédiens & les Poëtes. […] Les autres qui n’ont pas donné dans des excès si éclatans, sont pourtant bien éloignés de leur état par leur amour du théatre, aucun d’eux n’y a réussi, ils sont aussi mauvais Poëtes que mauvais Ecclésiastiques ; il est vrai que la plupart n’ont pas reçu les ordres sacrés, c’est un sacrilege & un scandale de moins. […] L’Abbé Conti, noble Vénitien, homme savant, grand voyageur, mauvais Poëte, eut la fureur d’aller à Londres apprendre l’art dramatique, & y devint Anglomane. […] La plus mauvaise critique , lui disoit-il, m’a plus causé de chagrin que les plus grands applaudissemens ne m’ont fait de plaisir.

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