Vous avez tort, M. de Molière : il fallait que le père fût absolu, qu’il parlât toujours sans que le fils osât lui dire mot, que la religieuse, bien loin de paraître sur un théâtre, fit dans son couvent une pénitence perpétuelle de ses péchés, et cet athée supposé n’en devait point échapper ; ses abominations, toutes feintes qu’elles étaient, méritaient bien pour leur mauvais exemple une punition effective. […] Tombez donc d’accord que Monsieur de Molière ne vous a point donné de mauvais exemple, lorsqu’il a fait paraître un jeune homme qui avait tant d’antipathie pour les bonnes actions. […] Monsieur de Molière, qui connaît le faible des gens, a prévu fort favorablement qu’on tournerait toutes ces équivoques du mauvais sens, et, pour prévenir une censure aussi injuste que nuisible, il fit voir l’innocence et la pureté de ses sentiments par un discours le mieux poli et le plus coulant du monde. […] Mais comme il ne démordra jamais de la mauvaise opinion qu’il veut donner de vous à ceux qui ne vous connaissent point, il y a lieu d’appréhender encore quelque chose de bien fâcheux : il ne se sera pas plutôt aperçu que les gens bien sensés ne sont point de son sentiment, lorsqu’il prétend que vous soyez impie, qu’il va vous prendre par un endroit où je vous trouve bien faible : il vous fera passer pour le plus grand goinfre et le plus malpropre de tous les hommes.