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100. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Un persiffleur est le plus souvent un mauvais plaisant, soit parce que tout n’est pas ridicule, tout ne donne pas prise, soit parce qu’il est beaucoup de mauvaises plaisanteries ; qu’il en est même peu de bonnes, même sur des sujets vraiment ridicules, soit parce que l’homme le plus railleur n’est pas assez fécond pour en trouver toujours de bonnes, à qui malgré ce dangereux talent, l’art de la plaisanterie est très difficile ; il y a pourtant des caractères tournés de ce mauvais côté, avec une liberté & une aisance qui leur est propre : cet esprit mauvais déplaît dans la société, & ne merite aucune confiance. […] On lui pardonneroit le galimathias & la mauvaise prose ; mais les loix de la vertu ne lui pardonneront pas d’avoir oublié la décence de son état, & l’intérêt des bonnes mœurs. […] Il a brisé les liens de la soumission des enfans, de la fidélité des épouses, de la déférence des jeunes gens : ainsi il a, en effet, couronné les mauvaises mœurs. […] Ce n’est qu’un ramas mis en mauvais vers, des idées des impies, qui osent combattre la providence par les contradictions pretendues de sa conduite. […] Le Prince tolére une mauvaise réligion ; est-on excusable de l’enseigner ou de l’embrasser ?

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