/ 188
10. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Le masque tombe, la laideur reste, & la beauté s’évanouit. […] Le masque tombe, le vice reste, & la vertu s’évanouit. Le masque phisique du vermillon, le masque moral de l’hypocrisie sont en ceci très-semblables : on ne sauroit si bien peindre tout le corps, qu’il ne reste quelque nuance differenté, ni mésurer si bien toutes ses démarches qu’il n’échappe quelque mot, quelque geste, quelque mouvement qui détruit tout l’édifice. […] Chez les femmes, se farder, se parer n’est pas parler contre sa pensée ; c’est plus aussi que le travestissement, & le masque où l’on ne se donne point pour ce que l’on paroît être, au contraire on veut se cacher & se faire ignorer. […] L’affectation les suit dans la douleur, & la fievre : elles meurent en rouge, elles se moquent des autres qui ont ce ridicule, & ne savent pas s’en corriger : c’est un masque qui se moque des autres masques : Væ tibi væ nigra dicebat cacabus ulla.

/ 188