Thalie se moque de sa frayeur, Sofie lui demande si elle croit que les coups de la main d’un Dieu font horreur, & que l’adultere est glorieux au mari, quand un Dieu est son rival : (morale de l’Amphitrion.) […] Bon, dit-elle, Melpomene est à son quatrieme mari ; mais comment avez-vous pu soutenir un si long veuvage ? […] Un mari ne cassera pas plus la voix que ne l’ont fait vingt amans, & le mari qui n’en a voulu qu’à la fortune, ne sera pas assez bizarre pour fermer son bureau ; ce n’est pas son intérêt, il y perdroit autant qu’elle. Le mari, la femme, le public n’y perdront rien, tout sera content, & le théatre ira son train. […] L’auteur dont l’intention est bonne, n’a pas pensé qu’au tems des croisades, où il place cette aventure, il n’y avoit point de spectacle réglé où l’on pût ordonner des piéces à son gré ; que la Hongrie, dont le Roi allant à la Terre-Sainte, laissa régner le mari de cette femme ; que la Moravie, dont le Souverain fut le séducteur artificieux, étoient des pays barbares, où le théatre étoit inconnu, où il n’est guere connu encore ; ainsi le représente l’auteur de l’histoire de Jeanne de Naples, qui avoit épousé dans ce même tems, le frere du Roi d’Hongrie.