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28. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Jésabel pour gagner Jehec vainqueur de son mari, qui fut tué par Bénadab, Roi de Sirie, court se farder, & déployer toutes ses parures, ce guerrier en fut si peu touché qu’il la fit jetter par les fenêtres, & elle fut mangée des chiens : Pinxit stibio oculos suos. […] Mais ces cas sont très-rares, la plupart des maris & des parents laissent une entiere liberté, & même y sont très-opposés. […] Une femme doit être contente de plaire à son mari, il ne faut point d’art étranger pour lui plaire ; il ne peut au contraire que la rendre suspecte, la vertu est le plus puissant attrait : Illis pulchra satis forma pudicitiæ. […] L’Impératrice Poppée, d’abord maîtresse à quoique mariée, & ensuite femme de Néron, étoit un prodige de beauté, & un monstre de sceleratesse, très-digne de son mari, qu’elle entraina dans les plus grands crimes. […] Le poëte nous dit seulement que c’étoit une espece de glu qu’on répandoit sur tout le visage, en sorte que quand son mari vouloit la toucher il s’engluoit comme un oiseau pris au piege ; viscansur labra mariti .

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