Les comédies de Moliere pourront bien corriger le mari jaloux ; mais loin de réformer la femme infidelle, elles la rendront plus infidelle encore. […] des enfants qui volent leurs peres, d’honnêtes bourgeois dupés par des frippons de cour, & surtout des femmes qui trompent leurs maris. […] Ajoutez à ces belles regles une multitude d’invectives, de sarcasmes & de grossiéretés contre les maîtres, les peres, les maris. […] Par-tout quelqu’infidélité dont on rit ; des maris & des femmes qui s’insultent, se maudissent, se battent ; des enfants révoltés contre leurs parents, qui s’engagent sans leur aveu, les trompent, les volent, les forcent à se rendre à leur folle passion ; des domestiques frippons, des fourbes, des ministres de plaisir qu’on récompense. […] Qu’on anime les personnages de tous les poëtes comiques, sans exception, les Valere, les Lucinde, les Sganarelle, les Arnolphe, les Lubin, les Lucas, &c. de Regnard, Monfleuri, Poisson, Favart, Dancourt, &c. ; les Colombine, les Pierrot, les Isabelle, les Mezzetin, les Marinette, les Arlequin, &c. des Italiens, ne paroîtront qu’un tas de scélérats, de fourbes, de coquettes, d’adulteres, d’effrontées, de jureurs, de frippons, de débauchés, de mauvais fils, de mauvais maris, &c.