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19. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Séparée de son mari, fugitive en Angleterre, elle se jetta entre ses bras, Charles II lui laissa gagner sa vie à tenir un brelan, nous en avons parlé ailleurs. […] Mariée à Rome, séparée aussi de son mari, elle revint en France, comptant de ranimer les feux du Roi, il la méprisa ; elle courut le monde, & par ordre du Roi d’Espagne, elle fut arrêtée en Flandres ; transférée à Madrid, & renfermée dans un couvent. […] La fille vole son pere, pour y fournir, la femme son mari, le petit maître son créancier, ses domestiques, ses ouvriers. […] Vous venez du néant, d’où le Créateur vous a tiré, de la terre d’où il vous a formé, du péché dont le Rédempteur vous à sauvé, d’une femme que la vanité a perdue, & qui par le dangereux poison de ses charmes, a perdu son mari, & tout le genre humain. […] Saint Augustin est bien sévere, il appelle le fard une espece d’adultere, il prétend que les maris eux-mêmes n’en veulent point, qu’une femme ne doit se parer que pour plaire à son mari ; que le véritable ornement ce sont les bonnes mœurs, sur-tout pour des chrétiens ; il ne permet pas même qu’on y emploie l’or, il condamne jusqu’aux pendans d’oreilles.

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