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186. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Eph. 5 bm  : Que le mystère de Jésus Christ et de son Eglise, est profané par tel déguisement, et qu’il est sanctifié, quand la distinction faite entre les sexes en la Création, est observée, tant en l’office, qu’en l’accoutrement de l’un et de l’autre : Sur quoi quelques-uns prennent occasion de blâmer les Amazones, et les femmes d’Egypte, qui trafiquaient en pays étrange, et leurs maris cependant filaient au logis, comme écrit Hérodotelib. 2 bn  ; lequel pour mieux représenter la confusion de ce peuple, ajoute qu’aussi foulaient-ils la farine avec les pieds, en boulangeant ; et pétrissaient avec les mains le mortier, en bâtissantbo, etc. […] J’entends, que les Patrons des Comédiens, pour éluder la loi du Deuter. se prévalent de cet exemple, et de ce déguisement, que fit Michol, d’une image, pour représenter David ; concluent, ou l’approbation, ou la permission, ou pour le moins l’indifférence, de leurs déguisements Comiques et Tragiques : Mais devant que venir à cette conclusion, il faudrait avoir prouvé ces propositions : Qu’il n’y a point de différence entre une image de bois ; et l’homme, qui est l’image de Dieu : Que l’on peut faire de l’un, tout ce qu’on fait de l’autre ; Qu’il y a même raison, à aviser promptement, et par nécessité de quelque invention, pour éviter la furie d’un Tyran, et se déguiser et apprêter tout à loisir, pour donner du plaisir à un peuple ; Que tout ce qui se peut faire en la chambre d’un mari et de sa femme, se peut aussi faire en un Théâtre, et lieu public : Qu’une bouche, qui profère tantôt des saletés, tantôt des impiétés et blasphèmes, comme fait celle d’un bateleur jouant ses Comédies, et Tragédies ; ne diffère en rien, d’une chose muette et insensible, telle qu’était l’image de Michol.

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