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178. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

 » Celui qui n’en est pas convaincu, est, lui dirai-je, un Orgon aveuglément prévenu par un Tartuffe ; un jaloux qui ne voit de sûreté pour son honneur que dans une tyrannie odieuse ; un avare qui croit trouver l’équivalent de tous les biens dans un trésor qui fera son supplice ; un mari livré à une seconde femme qui lui fait haïr ses premiers enfants, et qui le flatte pour le dépouiller. […] Il a pris des gens de bien, faibles, crédules, entêtés, confiants ou soupçonneux à l’excès, imprudents même dans leurs précautions, et toujours punis, non pas de leur bonté, mais de leurs travers ou de leurs faiblesses : tels sont le Bourgeois Gentilhomme, George Dandin, le Malade imaginaire, les Tuteurs jaloux de l’Ecole des Femmes et de l’Ecole des Maris. […] Voyez si l’on rit aux dépens de Cléante, dans Le Tartuffe ; aux dépens de Chrysale, dans Les Femmes savantes, aux dépens d’Angélique, dans Le Malade imaginaire ; aux dépens d’Ariste, dans L’Ecole des Maris ; aux dépens même de Madame Jourdain, dans Le Bourgeois Gentilhomme. […] Dans L’Ecole des Femmes et dans L’Ecole des Maris, le sujet du comique est la prétention d’un Tuteur jaloux à s’assurer du cœur de sa pupille par la gêne et la vigilance.

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