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86. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Périplectimene répond à Pleuside d’un air sévère : « C’est une grande ignorance et une insigne folie que de trouver à redire à la conduite des Dieux, et de leur manquer de respect. […] En effet, le Poète, pour ne manquer à rien qui soit de son devoir, fait conduire Prométhée au supplice : il lance les foudres et les carreaux sur la tête du criminel : il ébranle son rocher par un affreux tremblement de terre : il change l’air qui l’environne en un tourbillon effroyable ; il emploie en un mot tous les sujets de terreur pour faire de Prométhée un exemple mémorable. […] son impatience va loin, il est vrai ; mais le caractère de la personne, la nature et l’occasion de son supplice sont des circonstances qui rendent ses plaintes comme naturelles et ordinaires, quelque outrées qu’elles paraissent : la violence de sa passion, la force de son tempérament et la grandeur de son courage ne pouvaient guère manquer d’ajouter de l’énergie et de la véhémence à ses discours. […] Sérieusement c’est une grande puérilité que cette idée de La Famine ; et Cléora paraît encore plus manquer de jugement que de nourriture. […] et le Chœur observe que les Dieux ne manquent point de punir l’impiété et le mépris de la Religion.

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