Voici quelle fut ma réponse… Oui, Monsieur, c’est un bien d’empêcher un grand mal, quand on le peut, sans faire un autre mal ; mais il n’est pas permis de faire même un petit mal, pour en empêcher un beaucoup plus considérable ; par exemple, j’apprends qu’une personne veut exécuter un noir projet, dont les suites seroient très-fâcheuses pour elle, & pour sa famille ; je vais aussi-tôt la trouver, je l’amuse, le coup est manqué, j’ai fait évanouir ce projet, c’est sans doute un grand bien : mais si je ne pouvois innocemment l’arrêter, ferois je un bien en lui ôtant la vie ?