Il est donc constant que quand Saint Thomas a dit que l’exercice des Comédiens et de la Comédie était licite, il n’a jamais voulu parler que de cet exercice considéré en lui-même, et non de la manière dont il se fait dans la pratique ordinaire. […] La première, qu’il faut faire une grande différence entre les choses sales et malhonnêtes qui sont représentées dans une Comédie, et la manière de les représenter. […] » La Comédie peut produire d’une manière insensible, et presque sans qu’on s’en aperçoive, une disposition dedans l’âme qui étant venue à un certain point, peut être la cause de la chute d’une personne. […] On répond à la seconde demande de l’exposé, que si la Comédie est mauvaise, comme on l’a prouvé, et que par cette raison tant les Acteurs que les spectateurs pèchent grièvement, quoique différemment ; tous ceux qui coopèrent à la Comédie d’une manière prochaine et déterminée, pèchent pareillement, et particulièrement ceux qui composent pour le Théâtre les Pièces que l’on y représente ordinairement, parce que leur action tend d’une manière déterminée à une chose mauvaise. […] A l’égard de ceux qui coopèrent à la Comédie d’une manière prochaine et déterminée, ou qui y assistent de leur plein gré, quoiqu’ils ne soient pas si coupables que les Comédiens, néanmoins c’est un péché en matière importante.