En troisiême lieu les femmes & les filles qui portent le sein decouvert, lorsqu’elles ont esté suffisamment averties du mal qu’il y a dans cette immodeste façon de se vestir. […] Que doit-il faire à l’egard de quelques autres qui disent : Ie quitterois volontiers cette occasion, je m’abstiendrois de bon cœur de cette frequentation ; mais si je le fais on en croira du mal, j’en seray deshonoré, ou je seray cause que cette personne le sera ? Le Confesseur leur pourroit dire : Ou l’on croit qu’il y a déja du mal, ou l’on ne le croit pas : si on le croid, il y a moins de scandale à vous en separer promptement, & si on ne le croid pas vous ne devez pas craindre que cette separation vous fasse aucun tort : mais quand elle pourroit faire soupçonner quelque mal, il faut preferer vostre salut à la crainte de ce soupçon. […] Si le penitent ne s’accuse pas de quelque peché par ignorance, croyant qu’il n’y a point de mal en certaines choses que le Confesseur juge mauvaises, le peut-il absoudre sur la consideration de cette bonne foy pretenduë. […] L’ignorance qui n’excuse pas de peché celuy qui fait le mal ne croyant pas qu’il soit mal, est celle de la loy naturelle qui regle les devoirs essentiels de l’homme envers Dieu, envers soy-mesme, & envers le prochain, que l’on ne manqueroit pas de connoistre si la raison n’estoit obscurcie par le peché.