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171. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Les Empereurs Arcade & Honorius avoient ordonné que l’on2 y fit des corrections : mais cette réforme n’avoit pas arraché la racine du mal, & le saint Prélat, qui ne pouvoit en détourner son peuple, engagea ces Princes pieux à les supprimer tout-à-fait. […] Saint Thomas en dit tout autant, ainsi que nous l’avons observé plus haut ; on a voulu s’autoriser d’une décision de Saint Antonin mal entendue : alors le Théâtre n’étoit occupé que des exercices de la piété, & supposé que l’Italie ait eu d’autres Histrions, ce Saint Docteur ne les connoissoit pas, ou du moins ne les avoit-il point en vue, s’il est vrai qu’il ait avancé quelque chose en faveur des Spectacles. […] Le Sénat en comprit le danger, lorsqu’il n’étoit plus tems de s’y opposer, le reméde eut été pire que le mal : on se contenta d’infliger aux Comédiens1 la peine d’infamie un Chevalier Romain fut dégradé pour avoir monté une seule fois sur le Théâtre. […] Ces réglemens ayant été mal exécutés, cet Empereur bannit1 les Comédiens de toute l’Italie ; cette Sentence fut renouvellée plus d’une fois2, selon Tacite de qui je tiens ces particularités remarquables.

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