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154. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

A quoi il ajoute, tant mieux, la foiblesse du poison en diminue le mal. […] Sans nommer la fiévre, nous disons, Phedre atteinte d’un mal qu’elle s’obstine à taire… Elle meurt dans mes bras d’un mal qu’elle me cache… Et nous pouvons soutenir à tous les Italiens qui croyent que nous n’avons qu’une Prose rimée, que nous avons aussi notre langue Poëtique. […] Le troisiéme reproche que nos Voisins font à notre Tragédie, est d’être un Poëme tout rempli d’Amour, au lieu qu’il devroit être tout rempli de majesté : or l’Amour & la Majesté s’accordent mal ensemble, comme dit Ovide, Non bene conveniunt, nec in unâ sede morantur Majestas & Amor. […] Tachons, sans accuser les autres, de nous justifier, ou plutôt de nous excuser en remontant à l’origine du mal, qui fut général, & commençons par avouer que les Anciens nous avoient donné un exemple tout contraire. […] Il faut donc pour nous excuser, remonter, comme je l’ai dit, à la source du mal.

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