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109. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Je suppose donc dans Paris, et ailleurs, de vastes Salles, préparées avec tout le goût et toute l’intelligence possible ; là, tous les Citoyens bien ou mal disposés (ces derniers, remarquons-le bien, sont les plus nombreux :) tous seraient invités de s’y rendre chaque jour de la semaine, sans en excepter aucun, pour y entendre pendant deux ou trois heures consécutives, quoi ? […] Pourriez-vous bien dire que vous n’y chercheriez qu’un honnête amusement, et vous vanteriez-vous de n’y point faire de mal, et d’en sortir tranquilles comme vous y seriez entrés ? […] C’est donc un cœur tourné vers le mal, un cœur déjà gâté, ou qui cherche à l’être, qui y conduit le plus communément. […] Jugez quel ravage doit faire dans une tête qui n’est pas bien ordonnée, (et vous m’avouerez qu’il n’en est pas mal de cette espèce,) un sentiment plus naturel, plus tendre, plus humain, plus analogue à notre cœur, quand un Spectacle où l’on ne néglige rien pour l’ébranler, va le réveiller dans une âme toute disposée à en recevoir les impressions. […] Le premier16, attaqué par un faux Brave dont il avait repris les blasphèmes, disait qu’après avoir osé défendre la cause de Dieu, il ne devait point la trahir pour les maximes d’un honneur mal entendu.

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