Si on parcouroit les fastes du théatre, si ses archives avoient daigné conserver toutes ses productions, on verroit les exploits des guerriers, les graces & les actrices du seizieme siecle, célébrés comme au dix-huitieme, la piece est venue de main en main, de Varsovie à Londres ; & avec quelques changemens, de Sobieski on a fait Georges. […] Elle eût trouvé sans peine, sous sa main & à chaque pas, un systême de vice partout répandu & dominant. […] 46, il rapporte un endroit des tragédies de Shakespear, très-beau, selon lui, où pour exprimer la grave attention que donne un de ses héros au récit de quelque évenement tragique, ce poëte divin fait cette sublime comparaison : L’autre jour en passant je vis un forgeron ; un marteau à la main & la gueule béante, avaler à longs traits d’un tailleur fanfaron le récit surprenant qui l’entraîne & l’enchante. […] Mais il ne peut souffrir les danses, les branles à la françoise, les figures emblématiques, des ballets, des contredanses, des pas de trois, vrais hiérogliphes des passions ; les jeunes gens qui se donnent les mains, se fuient & se poursuivent, qui comme des cordes de violons bien tendues, n’ont d’autre mouvement que celui de l’archet, & plusieurs autres excès dont il fait le détail. […] Quelle témérité que des mains novices osent corriger & se flatter d’embellir des miracles de l’art !