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54. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Or je vous le demande, répondez-moi sans détours, vous Courtisans assidus qui ne fréquentez pas la Cour sans prétentions ; vous bons Français toujours distingués par votre amour pour vos Chefs et pour vos Conducteurs ; vous sages et prudents Magistrats, qui par zèle pour le bien public dont vous êtes le plus ferme appui, ne vous occupez qu’à maintenir les Lois et la plus exacte Police, parlez de bonne foi ; serait-ce dans ces Réduits consacrés à la licence et à la révolte que vous iriez chercher à vous délasser de vos travaux et de vos fatigues ? […] pour qui tant de profusions d’un luxe qui n’a plus de bornes, si ce n’est en grande partie pour les complices effrénées de tel homme opulent, de tel grand Seigneur, de tel Magistrat même, qu’on nomme et qui peut-être se trouve flatté d’être nommé ? […] La vengeance, totalement réservée à Dieu et au Magistrat, souffre donc ce correctif et ce motif de dispense, quand c’est l’amour paternel qui l’exige ?

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