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21. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Ce privilége les rendit insolents, ils tuerent un Tribun qui vouloit reprimer les insultes qu’ils faisoient aux Magistrats. Tibere, qui ne les aimoit pas , proposa au Sénat de révoquer cette grace, & de rendre aux Magistrats une liberté entiere de les chatier. […] Le Roi les fit relacher, & dit aux Magistrats, vous êtes des sots, je suis plus offensé que vous, mais je les pardonne de bon cœur, d’autant qu’ils m’ont fait rire, voix jusqu’aux larmes . […] Sur ces entrefaites arrivent les officiers de justice pour enlever les meubles, on dispute on crie, on se bat ; la femme s’empare d’un coffre sur lequel elle s’assit, on lui commande, de par le Roi, de l’ouvrir, elle réfuse, on l’ouvre par force, il en fort deux diables qui emportent les Magistrats. […] Que dans un tems de disgrace, les Magistrats ne s’occupent que du bal masqué qu’ils devroient proscrire, pour l’intérêt des bonnes mœurs ; n’est-ce pas justifier la Providence qui a permis qu’on les rêtranchât du corps de la Magistrature ?

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