Si les Princes et les Magistrats tolèrent la Comédie par une espèce de politique, on ne doit pas conclure pour cela, qu’elle soit permise devant Dieu ; on tolère dans les Etats et dans les Républiques bien d’autres désordres, à quoi il serait peut-être trop dangereux de remédier. […] Les Lois civiles ne punissent que les crimes qui sont contraires à la société humaine ; les faux témoignages, les vols, les assassinats, les blasphèmes, les impiétés publiques, et d’autres crimes scandaleux : Si l’on permet de certaines choses, qui sont visiblement mauvaises, c’est pour empêcher que les hommes ne s’abandonnent à de plus grands dérèglements ; mais la complaisance des Magistrats ne dispense pas de la Loi de Dieu, qui condamne tout ce qui porte au péché : Or il est visible que la Comédie, et ce qui l’accompagne, augmente la corruption de la nature, rend l’homme plus sensuel, et le porte insensiblement à l’oubli de Dieu.