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383. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Car quoique la Piété finisse par quelques Vers de Morale, remarquez que les paroles ridicules que l’on fait dire au valet de l’Impie, qui voyant le malheur de son Maître ne songe qu’à demander ses gages, sont plus d’effet sur l’esprit de l’auditeur, que la Morale froide qu’il entend peu après, et quand on est sorti de la Pièce on pense bien plus au Valet qu’au Maître, et on a plus de soin de se divertir du ridicule que de s’appliquer la Morale et le sérieux. […] Les Stoïciens ont travaillé inutilement à former un Sage qui fût le maître ablolu de ses passions, ils ont éprouvé que leur Sage prétendu n’était que dans leur idée, que s’il savait mieux cacher que les autres les effets et les marques extérieures des passions, il n’en ressentait pas moins la violence au-dedans de lui-même ; qu’il ne pouvait en dompter une sans se soumettre à l’autre et qu’il ne pouvait venir à bout de son orgueil par la vertu de l’humilité, mais par un plus grand orgueil.

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