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47. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Elle considère le choix du sujet, soit qu'il soit Historique, fabuleux, ou mêlé. […] Les femmes ne négligent rien pour paraître belles : elles y réussissent quelquefois, et s'il y en a quelqu'une qui ne la soit pas, il ne faut pas s'en prendre à la Comédie, rien n'est plus contre son intention, puisqu'elle lui fait tenir la place d'une personne qui a été l'objet d'une passion violente, qu'une Comédienne sans beauté ne représente pas fidèlement: mais ce qui est de plus déplorable, c'est que les poètes sont maîtres des passions qu'ils traitent, mais ils ne le sont pas de celles qu'ils ont ainsi émues ; ils sont assurés de faire finir celles de leur Héros et de leur Héroïne avec le cinquième acte, et que les Comédiens ne diront que ce qui est dans leur rôle, parce qu'il n'y a que leur mémoire qui s'en mêle. […] Ils disent qu'il est vrai que la Comédie est une représentation des vertus et des vices, parce qu'il est de la fidélité des portraits de représenter leurs modèles tels qu'ils sont, et que les actions des hommes étant mêlées de bien et de mal; il est par conséquent du devoir du Poème Dramatique de les représenter en cette manière.

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